samedi 26 avril 2014

Mon ermitage coloré

J’ai élu domicile au cœur de la montagne :
Sur la voie des oiseaux, il n’est plus trace humaine.
Qu’y a-t-il autour de mon jardin?
- De vagues rochers qu’embrassent les nues blanches.
Cela fait bien des ans que je vis en ces lieux
Et maintes fois j’ai vu l’hiver fondre en printemps.
Aux riches allez dire, et aux gens de la Cour,
Qu’un nom vide ne sert, pour sûr, à rien!

(Écrit sur un rocher, il y a de cela douze siècles, par Han-shan, poète et vagabond.)


Une timide lumière s’insinue dans mon salon pour atterrir sur un magma de couleurs que j’ai échappé sur une feuille.

La spontanéité, c’est l’accord fulgurant du geste et de l’idée.
Cette idée-là pour être livrée intacte ne doit pas être réfléchie.

                        La pureté seule du geste
                                    sans hésitation
                                    ni labeur
                        la révèle…

Le hasard lui, ne révèle que lui-même.

En fait, je n’échappe rien; c’est le résultat qui m’échappe.

   Je sonde l’inconnu à grands coups de traits
               de souffle
                           de couleurs
                                          de mots
sans garantie
sans certitude

                        qu’il en sortira quelque chose

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