Je me souviens à ce propos d’un grand maître d’aïkido, laudateur méditerranéen de l’abyssale sagesse orientale. Il nous avait communiqué, lors d’un mémorable hiatus, tout le mépris qu’il vouait aux sourires en coin, ricanements et autres manifestations d’ironie, cette caricature d’humour pétrie d’ego, apanage des esprits encore inaptes à l’Éveil. Dans son dojo, seul le rire franc et ouvert était toléré! Déclaration que j’accueillis, candide adolescent que j’étais alors, sans réussir à réprimer un sourire aussi léger qu’inconvenant. C’est que, chacun ayant ses limites, le grand maître n’eut pas conscience que nul n’était besoin d’être passé maître soi-même en matière d’art dramatique pour réaliser ce que son propre rire « franc et ouvert » lui avait coûté d’efforts et de répétitions…
Touché coulé.
RépondreSupprimer:)
SupprimerLes maîtres n'existent pas. Ceux qui montrent le chemin et qui te donne une bonne tape dans le dos en te disant d'aller explorer tes propres chemins font sens pour moi. On ne suit jamais la voie d'un autre, les pas de nous font rarement.
RépondreSupprimerSavoureux texte.
Un ami m'a demandé d'enseigner à sa fille la peinture abstraite. Je n'ai pas encore dit oui. Comment lui enseigner sans lui montrer un chemin précis? Je cogite, j'hésite, je ne dis pas oui.
Dans un certain atelier où j'allais peindre, des artistes qui peignaient avec moi, avaient tous eu la même professeur. Quand je regardais ce qu'ils faisaient, je ne voyais qu'une pâle copie de la dite enseignante en question. Je trouvais cela horrible. De pâle écho sans vie qui cherchaient la lumière avec le Flashlight d'un autre. L'horreur.
Il n ' y a aucun maître -
RépondreSupprimerDes attitudes d ' enfants - ou d ' élèves - envers des parents -
Ou encore : " tous les hommes sont les pères de tous les enfants " ( françoise Dolto )-
Et encore : aucun enfant ne peut être le parent de ses parents ( ce serait incestueux )-
Et m^me : nous donnons à qui , qua , comprend , accepte , partage -
C ' est là le miracle de la vie , magie , avec tout le respect du couple qui pré-existe , tout le respect de notre couple qui se désire et se crée , tout le respect et tout l ' amour de chaque-chacune , social/e et solitair/e , avec bonheur infini -
En fait, le maître dont je parle en était effectivement un, véritablement grand. En matière d’aïkido et d’arts martiaux plus généralement, nombre de ceux qui ont eu la chance d’avoir accès à son enseignement en ont retiré d’inestimables bénéfices, je n’en doute pas. Pour ce qui est de l’ironie et d’un certain art de vivre et de penser par contre, là, c’est moins évident... Pourtant, et c’est entre autres ce que je voulais souligner, il m’a aussi éveillé à la saveur toute particulière que recèle cet état d’esprit, bien que ce ne fût nullement son intention - précisément parce que ce ne l’était pas, en vérité!
RépondreSupprimerEn ce qui concerne l’enseignement des arts, j’avoue être un peu mal placé pour émettre un avis là-dessus, ayant moi-même toujours été un élève - comment dire? - inadéquat... En tout cas, si la liberté créatrice ne s’apprend évidemment pas, elle n’est pas donnée non plus. On n’échappe pas à la nécessité (beau paradoxe) d’acquérir les moyens non seulement de la conquérir mais aussi de l’exercer de façon sereine et réellement féconde.
L ' élève est toujours , et heureusement , inadéquat ( j ' en sais quequ' chose , jsui instit' - en fait il n ' y a pas plus d ' élève que de maître - Quant à la liberté ( créatrice mais aussi quelque liberté qui soit ), justement si , elle est donnée - donnée par l ' autre s ' il , elle , est digne de ce nom - comme nous lui donnons sa liberté -
RépondreSupprimerAlors tout va bien et cet/te autre nous montre 1000 choses merveilleuses comme nous lui en montrons des milliers -