samedi 31 août 2013

Envoûtement céleste

En attendant Spinoza, je vous raconte ça comme ça pour rien, histoire de faire une pause, mais sans pub; alors voilà, j’étais bien assis sur ma galerie (mon balcon quoi), au soleil, le vent frais, bruissements délicieux, tout ça… Je tenais Rimbaud à la main (enfin vous voyez ce que je veux dire) et j’ai bien vu que je n’étais pas poète. Les gradations, les nuances infinies de bleu, les violets et les oranges au-dessus de ma tête… C’est fatal. Mon regard s’arrache aux mots – toujours ce même sentiment : l’univers sollicite ma dissolution pour célébrer son éclosion à travers mon épiphanie. Je sais bien, ça ne veut rien dire mais j’ai pas pu résister, pour le son… Non, je veux parler de l’infini qu’on ressent, pas celui qu’on pense (bon, pas la peine d’en faire la démonstration, je me doute bien qu’il suffit d’y penser assez longtemps pour conclure inévitablement que l’infini ressenti est un leurre – pour la pensée). Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire, mais il y a des moments d’adhésion viscérale où l’on atteint la pleine conscience des incessants appels de l’univers. Oui, il me semble bien que l’univers nous invite sans relâche à l’expansion par le démantèlement. Et j’en arrive à ne plus douter que c’est précisément la constance et l’intensité de notre résistance (par le degré de concentration de l’énergie atteint) qui détermine l’impact et la portée du seul développement possible : la dispersion de soi dans le tout. Mais bon, je dis sans doute tout ça jusse parce que chus trop feignasse pour lire et que ch’préfère avaler les mouches en regardant le ciel…

5 commentaires:

  1. Mis à part ta conclusion pleine de ton humour bien à toi, je communie...
    Quel ciel !!

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  2. :-)
    tou m'a fait bien rire. Je songeais à te voir ainsi, sur le balcon, dans cet état de quintessence viscérale organique d'appartenance au tout plsu au delà, donc au rien, donc au vide.
    Bon. Conscieusieusement à ta place.
    N'était-il pas ?

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    1. consciencieusement à ma place dans cet état d’appartenance au rien? ah ben merci!:))

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  3. l' impermanence est vision commune aux mortels que nous sommes. Je suis à la même place que toi bien souvent. C'ets plus ça que je souhaitais écrire.
    Je trouve ça très captivant comme place to be.

    :-)

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