dans l’immensité rien ne bouge
déchéances
dégénérescences
forces avides des profondeurs
dans l’immensité la fange se tait
chaque creux fraîchement dévêtu boit le temps à la dérive
il n'y a ni diable ni dieu, pas de magie, ni d'âmes peut-être; même l'esprit est une chimère; il n'y a pas non plus de justice, pas de grandeur, pas même de strict bon sens; tout juste quelques braves types ennuyeux, une poignée de fous merveilleux, de folles délicieuses, et surtout, sur tout, du temps perdu, des merveilles jetées sans espoir à la face risible du non-sens, pour le bonheur de rien...
vendredi 31 octobre 2014
dimanche 26 octobre 2014
Ne pas la poser, c’est aussi y répondre…
La question de savoir si une chose se passe réellement semble, pour nos esprits empreints de pragmatisme (post, hyper ou alter-moderne, je sais plus…), être tombée en complète désuétude. Elle appartient, semble-t-il, à la catégorie des non-sens; elle serait une de ces nombreuses aberrations héritées de la philosophie, cette poussiéreuse arrière-grand-mère de la science. Pourtant, l’acceptation tacite d’un réel A PRIORI n’en conduit pas moins à la création d’un univers étonnamment abstrait – irréel pour tout dire.
samedi 18 octobre 2014
Penser en rond
l’éternel retour
la révolution
la fuite en avant
un monde fini
mais sans limite
d’autres que nous
éprouveront la bêtise
de nos traces
samedi 11 octobre 2014
Trivial égarement
Il faut bien partir de quelque part
Alors voilà
J’étais perdu
Je n’avais pas la moindre idée
De l’endroit où je me trouvais
C’est idiot je sais bien
Mais je m’étais éloigné de la tente
À travers la forêt peuplée d’épinettes noires
Serrées les unes contre les autres
Jetant les fougères dans une nuit diurne incongrue
Je fonçais
Gravissant la pente comme un malade
Pressé de me trouver au plus vite un coin pour chier
Je suais harcelé par les brûlots
Mais j’en suis finalement venu à bout
En remontant mon pantalon il m’a semblé entendre
Parmi les grésillements
Les incessantes rengaines de je ne sais quel foutu piaf
Le souffle rauque d’une bête immonde
J’ai perdu la tête
Je me suis déchiré la peau
À fuir aveuglément le grondement qui gagnait pourtant
Peu à peu
Du terrain
La terreur me rendait fou
De plein fouet j’ai heurté un tronc
Plus un son
Que le rouge sang
Voilant mon regard
Que la douleur irradiante
Mon bras paralysé
Ma clavicule éclatée
Ruisselant
Effondré
Le ciel me narguait entre la ténébreuse masse des aiguilles
Il faut bien partir de quelque part
Alors voilà
Je suis perdu
Je sais bien
C’est idiot
Alors voilà
J’étais perdu
Je n’avais pas la moindre idée
De l’endroit où je me trouvais
C’est idiot je sais bien
Mais je m’étais éloigné de la tente
À travers la forêt peuplée d’épinettes noires
Serrées les unes contre les autres
Jetant les fougères dans une nuit diurne incongrue
Je fonçais
Gravissant la pente comme un malade
Pressé de me trouver au plus vite un coin pour chier
Je suais harcelé par les brûlots
Mais j’en suis finalement venu à bout
En remontant mon pantalon il m’a semblé entendre
Parmi les grésillements
Les incessantes rengaines de je ne sais quel foutu piaf
Le souffle rauque d’une bête immonde
J’ai perdu la tête
Je me suis déchiré la peau
À fuir aveuglément le grondement qui gagnait pourtant
Peu à peu
Du terrain
La terreur me rendait fou
De plein fouet j’ai heurté un tronc
Plus un son
Que le rouge sang
Voilant mon regard
Que la douleur irradiante
Mon bras paralysé
Ma clavicule éclatée
Ruisselant
Effondré
Le ciel me narguait entre la ténébreuse masse des aiguilles
Il faut bien partir de quelque part
Alors voilà
Je suis perdu
Je sais bien
C’est idiot
dimanche 5 octobre 2014
Adresse à la Nation (on sait pas laquelle - ni par qui - mais c’est important!)
Nous vivons actuellement, nul ne l’ignore, une situation dramatique. En effet, en ces heures troubles où l’horizon se couvre de la noire perspective d’une rupture de communication étrangement favorisée par l’écran d’une fumée aussi toxique qu’inadmissible, en ces heures troubles, dis-je, je me demande :
Notre nuit interne
Que nous l’appelions « rêve » ou « cruauté »
Devra-t-elle manger la Fatalité?
Et dans l’affirmative, ne serait-il pas prudent de soumettre nos élus à des tests destinés à en évaluer la teneur en toxines? Questions déroutantes, certes, mais combien capitales!!! Car enfin, si nos élus ne sont pas, précisément, notre Fatalité, qui diable le serait? Sans compter que nul ne voudrait se voir empoisonner la nuit interne par l’absorption inconsidérée d’une fatalité douteuse… Ceci m’amène donc, infailliblement, à cette affirmation :
le théâtre de l’esprit
d’un irrationalisme commode
vise à enserrer l’espace codifié
où s’opère la dépossession monumentale
(l’inconscient)
par un acte banal
(la pensée)
– Voilà bien ce que j’appelle un langage d’une lumineuse simplicité et, qui plus est, d’une profonde actualité! – Je ne saurais toutefois vous laisser à la rumination de ces brèves remarques sans citer ce très cher Donatien Globule, dont l’œuvre mystérieusement demeurée méconnue n’en interroge pas moins brillamment les fondements de notre civilisation déclinante, et qui dans un très bel ouvrage intitulé « Traité de continuité générale » affirmait déjà :
S’il est vrai que l’expérience poétique consiste à déchiffrer de façon systématique la trace immotivée de l’arbitraire du signe (inaccessible à toute tradition), il n’est pas moins vrai que la disparition de quelqu’un (quiconque en vérité) renvoie inéluctablement à la fantasmagorie psychologique, renvoyant elle-même, comme chacun sait, au renversement de perspective inhérent à toute transgression.
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