mercredi 13 février 2013

Tite zique du mercredi soir…

Juste comme ça, pour le plaisir… un texte de chanson atypique, tout en étant typiquement gainsbourgien :

Un poison violent, c’est ça l’amour

- Qu'est-ce autre chose que la vie des sens, qu'un mouvement alternatif qui va de l'appétit au dégoût et du dégoût à l'appétit, de l'appétit au dégoût et du dégoût à l'appétit...
- J'm'en fous!
- Ta gueule, laisse-moi finir! L'âme flottant toujours incertaine entre l'ardeur qui se renouvelle, l'ardeur qui se renouvelle et l'ardeur qui se ralentit, l'ardeur qui se renouvelle et l'ardeur qui se ralentit...
- Ah! j'm'en fous!
- Mais dans ce mouvement perpétuel, de l'appétit au dégoût, de l'appétit au dégoût et du dégoût à l'appétit, on ne laisse pas de se divertir par l'image d'une liberté errante. Tu sais de qui c'est? non? Bossuet.
- Bravo! Tu veux une oraison funèbre?
- Ah non! Parce que moi je suis assez cynique pour en faire ma ligne de conduite.
- Oh! T'es dégueulasse ! dégueulasse mon vieux!
- Ouais, ouais! un peu amnésique sur les bords, hein. Voilà où ça mène.

Un poison violent, c'est ça l'amour
Un truc à n'pas dépasser la dose
C'est comme en bagnole
Au compteur 180
À la borne 190
Effusion de sang

- Voilà j'te donne un conseil. Tu tiens à ta peau : laisse tomber!
- Je cours après une ombre, tu vois. Et c'est même pas la mienne. Encore elle serait sur les colonnes Morris, tu pourrais l'attendre à l'entrée des artistes. Mais elle est insaisissable. Où veux-tu que j'la trouve?
- Ah mon p'tit Armstrong Jones y fallait pas faire d'la photographie.
- Oh toi t'es écoeurant. On n'peut pas discuter avec toi. Tu prends tout à la blague.
- Ah erreur! erreur justement! Un de ces quatre tu verras : tu m'rendras raison. Écoute :

Quand tu en auras marre
J'ai une petite pour toi
Complètement demeurée
Mais tellement esthétique

- Oh te fatigue pas va! Allez salut!

La version originale, interprétée par Gainsbourg et Brialy donne ceci :
http://www.ina.fr/divertissement/chansons/video/I05231300/duo-serge-gainsbourg-jean-claude-brialy-un-poison-violent-c-est-ca-l-amour.fr.html

Eszter Balint la reprend sur un album de la série « Great Jewish Music » et là ça prend une certaine noirceur ironique un peu plus appuyée; le texte, tronqué, devient un curieux soliloque. 
(Et, je sais pas pourquoi, mais quand elle dit : « Ah erreur, erreur justement », à tous les coups je me dis que j’aurais pas pu ne pas reconnaître Gainsbourg…)




Et puis, pour finir, petite version « déconstructive » (on va dire) en spectacle, où le texte est à peu près disparu - mais on l’entend encore, c’est plus fort que nous : c’est ça l’amour…




10 commentaires:

  1. Gainsbourg, Gainsbourg! Méchant accélérateur à particules, c'te belle bébitte. Pas certain qu'on a tout déchiffré de ces gestes créatifs.
    M'suis bien amusé avec le travail du réalisateur
    Joann Sfar qui, à mon sens, en a fait un portrait assez délirant et éclaté merci, dans le film "Gainsbourg, vie héroïque."
    Sûrement que c'est de cette même liberté totalement décloisonnée de l'auteur, que les deux interprètes, que tu présentes, se sont inspirée.

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    1. Ah, j'ai aussi adoré "Gainsbourg, vie héroïque"! Et tu as bien raison pour la "liberté totalement décloisonnée" qui est aussi, d'ailleurs, tout à fait caractéristique de l'ensemble de l'album de la série "Great Jewish Music" consacré à Gainsbourg; musicalement, ça ratisse vraiment large et illustre l'intemporalité et la fécondité d'une oeuvre à la simplicité apparente encore une fois bien trompeuse...

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  2. Je suis jamais revenue de Melody Nelson, ça reste mon album préféré.

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    1. j'avoue être pour ma part pas mal Homme à tête de chou aussi... : )
      mais je ne me suis jamais tout à fait remis non plus de Melody Nelson...
      la pièce finale, en particulier: cargo culte - indépassable bijou!

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    2. Oui et l'intro... j'adore aussi l'intro dans la voiture.

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    3. ah ben oui, aussi quand même! on est irrésistiblement entraîné par la Venus de son radiateur...

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  3. Eh bé !
    Quels errements dans les terres brûlées du malheur !!

    Si j ‘ aime chez Gainzbar ses qualités de dérangeur et de pressenteur de l ‘ amour , il n ‘ y est pourtant pas du tout –

    Ni l ‘ amour , ni le sexe ne sont cela –

    L ‘ amour et le sexe sont beauté , bonheur , plaisirs , désirs , paix , rires , liberté , respect , partage , pudeur si l ‘ on veut , impudeur si l ‘ on veut , exclusivité , ou pas , fidélité /dans son sens le plus large ( tout ce qui est ici cité doit d ‘ ailleurs toujours être pris dans son sens le plus large , dans toutes ses variantes ) : rencontres avec la ou les personnes avec qui notre être échange bien –

    Alors l ‘ amour et le sexe sont les + belles et meilleures choses du monde !!!

    Allé , cherche !! . . .

    ( Monde Indien –
    http://mondeindien.jimdo.com/ )

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    1. ah mais l'amour, justement, vous en parlez en véritable intoxiqué(e?)! : )

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    2. L ' amour , toxique ?
      Comme le soleil ? Comme la mer ? comme l ' air qu ' on respire ? comme les rires , la santé , la tranquillité , ... ... hmmmmmmmm

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    3. pour le soleil, la mer et l’air... j’ai bien peur que l’inconséquence humaine en ait malencontreusement quelque peu bouleversé certains des bienfaits... mais, heureusement, les rires, la santé, la tranquillité ainsi que la noble et sereine conception de l’amour qui est la vôtre ont été épargnés!

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