Well, I've been down so Goddamn long
That it looks like up to me
pour me voir illico ragaillardi. Plutôt qu’un constat désolant, j’y entends une sorte de triomphe par l’absurde qui, sinon avec la vie, me réconcilie invariablement avec moi-même…
il n'y a ni diable ni dieu, pas de magie, ni d'âmes peut-être; même l'esprit est une chimère; il n'y a pas non plus de justice, pas de grandeur, pas même de strict bon sens; tout juste quelques braves types ennuyeux, une poignée de fous merveilleux, de folles délicieuses, et surtout, sur tout, du temps perdu, des merveilles jetées sans espoir à la face risible du non-sens, pour le bonheur de rien...
:-)
RépondreSupprimerHum... je découvre plus tôt que je ne l'aurais souhaité certains fâcheux aléas de la blogocommunication... J'ai reçu de Mistral une copie d'un courriel envoyé à Blue et que je vous retransmets plus bas. (J'ai failli écrire: si vous avez le même problème, faites-le moi savoir en laissant un commentaire...)
RépondreSupprimer---------- Forwarded message ----------
From: Christian Mistral
Date: 2013/1/7
Subject: Ciboire d'hostie de patente à gosses!
To: Blue
Viens de passer deux heures à fignoler un comm pour Plum. The damn thing just vanished when I pushed Send. Just like that! I'm so fucking mad I could throw the blasted keyboard right out the window then go down seven floors and walk outside and piss on it then crush it under my boots then...
Ché pas, calisse, peut-être même que je dirais des gros mots.
Bin au moins, il aura exprimé, pour nous tous, toute la frustration que représente un comm parti joué au golf dans les limbes d'avant l'BigBang! Mon clavier est capitonné dans un oreiller juste au cas, et j'eul sens trembler de peur lorsque j'ouvre le compewteur!
SupprimerQuelques p'tits glitchs à reconnaître une connexion ouverte (comme là,là), sinon OK.
En lisant le courriel de Mistral, ça m’a rappelé kekchose. Dans un extrait du journal de Bukowski, alors qu’il était dans sa 71e année (en 1991), il racontait qu’il avait fait depuis quelques mois l’acquisition d’un ordi, et à quel point c’était merveilleux de ne plus avoir à se taper les carbones, les textes à redactylographier en entier après correction... Mais il y avait aussi un mais... J’ai retrouvé l’extrait:
RépondreSupprimer"I remember one night after typing a good 4 hours or so, I felt I had had some astonishing luck when–I hit something or other–there was a flash of blue light and the many pages of writing vanished. I tried everything to get them back. They were simply gone. Yes, I had it set on "Save-all," it still didn’t matter. This had happened at other times but not with so many pages. Let me tell you, it is one hell of a hell of a horrible feeling when the pages vanish."
(Tiré de: The captain is out to lunch and the sailors have taken over the ship, Black Sparrow Press, 1998)
Les grands esprits se rencontrent! :)
(Je rigole comme ça là, mais sincèrement, ça m’écoeure profondément d’avoir loupé ce commentaire-là...)
Toujours aimé les portes. Cet album est magnifique.
RépondreSupprimerC'était, je pense, un crisse de sacré spécial comm conçu comme un cadeau digne de ta pendaison de crémaillère, cet évènement si réjouissant pour Blue et moi, qui éprouvons envers toi depuis très tôt dans nos premiers échanges un mélange de confiance, d'estime et d'affection, que tu nous rends bien, ce qui ne gâche rien. C'était un comm plus ostensiblement destiné au billet que tu me dédiais. Pesait dans les trois cents mots, au pif (c'est toujours ébahissant pour ceux qui me voient peser un texte au pif la première fois, parce que je tombe toujours pile-poil à plus ou moins 5%: mais le plus intéressant à mon sens est que je n'ai pas non plus la moindre idée de comment je m'y prends. Et je me garde de chercher à le savoir: j'y perdrais la faculté, j'en suis persuadé. Ce que je crois le plus probable quant à ce phénomène, qui ne s'est manifesté que depuis une dizaine d'années, c'est qu'il résulte tout bêtement de trente-cinq ans d'expérience, à compter des mots sur tous les supports, depuis les feuillets dactylographiés à l'Underwood jusqu'aux demi-colonnes encore en usage quand j'ai tâté du journalisme, suivies des premiers ordinateurs dans les salles de rédaction, celle du Devoir dans mon cas, avant qu'advienne un vrai traitement de texte et une mémoire utilisable, celle d'un ordi ne pouvant conserver plus de huit pages de texte à la fois, qu'il fallait transvider à mesure sur des floppy disks de huit pouces, capacité mémorielle équivalente à celle d'un chat. Le programme dominant du temps, WordPerfect, pas plus que ses concurrents n'intégrait un compteur de mots: dix ans trop tôt. Le texte affiché à l'écran ne représentait pas l'image de ce que serait la version imprimée. Quant à l'imprimante, ce n'était encore qu'une protomachine...
SupprimerMais je digresse en crisse, là.
Oui, ainsi que je le soupçonnais, le bug réside en Chrome. J'achemine ceci via IE.
Je l'avais vraiment soigné, celui-là, quand j'ai réalisé après trois lignes dans quoi je m'étais embarqué: un essoufflant fac-similé de stream of consciousness kérouacien, en anglais haletant accélérant s'amplifiant, tout entier consacré à éplucher Morrison comme un oignon, une couche à la fois, en alternance avec des propos prenant sa défense, bref un de ces suspenses labyrinthiques de ma façon façonnés sur mesures pour le lecteur-cible afin de le garder en haleine et dans le doute jusqu'à l'issue du dédale, là où le dernier paragraphe est le punchline, confirmant donc par définition que tous ceux qui précèdent sont une joke, et le lecteur-cible exhale un sonore soupir de soulagement à son insu absolu. Plum, mon lecteur-cible sur ce coup: t'aurais bien ri et bien aimé.
SupprimerFuck! Là ça m’écœure plus que jamais d’avoir manqué ça… Surtout que j’ai aucune misère à l’imaginer (ben, l’esprit là, pas la lettre évidemment). Mais tout de même crissement content de te lire ici!
SupprimerAh! Comme je te comprends. Même moi ça m'écoeure pour toi car connaissant Christian ça devait être du grand art. Stimulant! Pour ma part je serais bien incapable de dire le nombre de mots que peut faire une de mes bafouilles...
RépondreSupprimerEn tout cas, je voulais juste appuyer les propos de Black Angel a ton sujet, c'est vrai, pourquoi ne pas le répéter que nous avons toujours lui comme moi beaucoup de plaisir à échanger avec toi et que notre affection pour toi est profonde.
Je nous souhaite à tous de nombreuses et riches conversations ici, chez toi et puis chez nous aussi... C'est bon d'être une famille, n'est-ce pas?
Ah ben… pas besoin de te dire à quel point c’est réciproque. Et, comme en bien des domaines, la meilleure famille est encore celle qu'on se construit! ;-)
RépondreSupprimer@Christian et Helena
RépondreSupprimerJe fais la même chose, mais pas avec les mots; plutôt avec l'heure et l'argent. Je devine souvent, avec une précision foudroyante, quelle heure il est ou combien l'épicerie va me coûter par exemple. Pourtant, d'où me vient cette expérience, cette aptitude ? Je suis toujours dans la lune et en retard partout. Puis je suis pauvre. Ah ! Minute... Je comprends le flot du temps mais le déteste ; et je suis pauvre parce que je suis dépensier. Fin de mon aparté.
@Plumitif : Damn right.