samedi 28 juin 2014

Rumination embryonnaire



un salaud en herbe
ménageant ses effets
broute sans rancune
dans l’utérus d’une mère
assise de l’autre côté
de ses scrupules

samedi 21 juin 2014

une tiède obscurité qui s’écoule

Le vent bouscule les vieux rideaux dentelés, jaunis par l’usure. Je fixe ma feuille. Sans résultat. Rien qui ait la force d’émerger du fin fond de moi pour s’y inscrire, simplement, comme si rien n’était. Tout est. Et moi, je n’y suis pas.

Une toute petite tache, presque imperceptible, au centre de la page que je croyais blanche, m’aspire.

Je baigne en une tiède obscurité; la douceur décantée de la lumière… Je suis sans début ni fin. Sans faim; sans dessein. La fraîcheur du non-être me rend à ma juste dimension, le temps. Le temps qui s’écoule; mon sang.

D’abord infime, la tache s’étale. Du noir que je lui supposais, sans pourtant avoir vraiment pu le voir, elle passe, en devenant toujours plus visible, au rouge; un rouge chaud, vibrant.

Les rideaux claquent presque sous la poussée devenue rageuse du vent. Je fixe ma feuille. J’y suis inscrit. En fragments écarlates. Du revers de la main, j’essuie la goutte qui me pend au nez. Maintenant j’y suis. Sang, dessin. Ma main barbouillée du temps qui s’écoule…

vendredi 13 juin 2014

Mélopée du soir

les vieux arbres souvent le soir
murmurent un air ancien
et les vieux murs aussi
égrènent quelques notes

on voudrait agir
et on se tait



vendredi 6 juin 2014

Crépuscule

























l’heure qui sonne
sera celle dégagée
où les visages réverbères
suppliant le soleil
déteindront dans une rivière