dimanche 16 mars 2014

Grincer sous les rouages

























Emporté par la pulsation des touches, l’esprit se perd entre les mots.  Machinalement.  Du martèlement mécanique au murmure électronique, l’automatisme monte à la tête.

Gratter le papier
comme on creuse sa tombe
Tracer dans la fièvre
une musique qui se meurt
Refuser de grincer
sous les rouages
(même microscopiques et silencieux)

Les mots qui se dessinent ne nous échappent jamais tout à fait.

2 commentaires:

  1. "Les mots qui se dessinent ne nous échappent jamais tout à fait."

    C'est vrai. Même que parfois ce sont eux qui nous dessinent, sans déconner... Je ne crois pas aux mots qui s'écrivent malgré nous, pas plus qu'au pinceau qui étalerait des couleurs loin de celui qui le tient. C'est foutaises. On ne pense pas forcément qu'on est ce qu'on écrit, en conscience, mais on l'est quoi qu'on en dise et même qu'on en est l'acteur même si ça nous échappe. je ne conçois pas la création quelle qu'elle soit en dehors de la vie de son protagoniste, son enfance, ses délires, ses souffrances, ses désirs, ses transformations, ses désillusions, ses transports, ses effluves. Toute création prend source et sens dans un perte et cet être donne tout sens à sa création. Peut-être que le génie vient du fait qu'il ne peut pas vivre autrement que par le biais de son art, peut-être que le génie peut s'il le veut et le concentre faire de sa vie un art... Je ne pense pas que l'artiste soit juste un véhicule, un transport, une sorte de vecteur. L'artiste est artiste parce que c'est son moyen de vivre et d'apporter sa pierre à la construction de l'humanité, c'est un enfanteur.

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    1. merci Blue pour le partage de cette dense réflexion :)

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